Le spectre de l’insécurité alimentaire guette trois millions de Burkinabè, a annoncé le gouvernement, à l’issue du conseil des ministres tenu, mercredi 22 novembre 2017 à Ouagadougou. Cette situation est due à la campagne agricole humide 2017-2018 qui a été mauvaise dans une vingtaine de provinces du Burkina Faso.
Plus du tiers du territoire burkinabè sera dans le spectre de l’insécurité alimentaire, après les récoltes de la campagne agricole humide 2017-2018. L’information a été rendue publique, à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 22 novembre 2017.
«Nous avons 17 provinces qui seront déficitaires cette année, avec trois millions de Burkinabè qui seront dans une situation de stress ou d’urgence alimentaire», a indiqué le ministre en charge de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou.
Le ministre Dandjinou qui s’exprimait sur le sujet à l’issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement, a également évoqué les mesures prises par l’exécutif. Celles-ci, a-t-il énuméré, concernent, entre autres, la limitation de la sortie illégale des céréales hors du territoire burkinabè, la distribution des vivres à prix social, le renforcement des stocks de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS).

Le ministre Rémis Fulgance Dandjinou a annoncé les mesures prises par le gouvernement face au stress de famine en vue
Selon le compte rendu du Conseil des ministres parvenu à APA, jeudi, la production céréalière prévisionnelle de la campagne agricole 2017-2018 est estimée à 4.552.273 tonnes. Le document précise que cette production prévisionnelle est en baisse de 0,32% et de 1,01% respectivement par rapport à la campagne agricole précédente et à la moyenne des cinq dernières années.
«La campagne agricole écoulée a été marquée par des poches de sécheresse, l’arrêt précoce des pluies, les attaques des nuisibles (chenilles légionnaires, oiseaux granivores…)», peut-on lire dans le compte rendu qui ajoute que «les productions céréalières prévisionnelles rapportées aux besoins de consommation céréalière font ressortir un déficit brut estimé 72.677 tonnes».
Le Conseil des ministres, toujours selon l’écrit, «a instruit les ministres en charge du dossier de prendre les dispositions nécessaires, de concert avec les partenaires intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en vue d’apporter une réponse adéquate aux déficits constatés dans les différentes régions».
Dans certaines provinces du Burkina Faso, les prix des denrées alimentaires connaissent déjà une hausse inhabituelle, à cause des débuts difficiles de la campagne agricole. Actuellement (fin novembre), le prix du sac de 100 kilogrammes de maïs, par exemple, se négocie entre 11.000 et 13.000 F FCA dans les provinces comme le Tuy et les Balé, contre 8.000 à 10.000 F CFA, à la même période et dans les mêmes zones, l’an passé.
Par Alfred KANON
Source: ecodufaso.com / ecodafrik.com